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Hangman Page : explorer les racines de la violence

  • 15 mai 2025

Au sein de l’univers qu’a mis en place la AEW, le personnage d’Hangman Adam Page s’est rapidement établi comme central. Aux antipodes des archétypes manichéens, il s’illustre par une profondeur psychologique inhabituelle, explorant au fil de son évolution les abysses de la condition humaine. Une figure générationnelle devenue symbole des défis et injonctions sociétales de son époque.

Stan Hansen, Bob Orton, Bobby Duncum Jr, Barry Windham, les frères Funk, les Blackjacks, Bill Watts. Dans l’histoire du catch nord-américain, on ne compte plus le nombre de cowboys. Figure solitaire emblématique de la culture populaire américaine, il incarne autant un héritage de dureté qu’une forme d’idéal masculin. Un homme d’honneur, fort, décideur, autonome, aventurier, conquérant, capable de dompter la nature mais surtout d’en prendre le dessus. Une idée de domination. Une certaine vision de la virilité. Une construction sociale fréquemment utilisée par de nombreux médiums pour alimenter le roman national et incarner des valeurs expansionnistes au sein de l’inconscient collectif.

Adam Page en restera éloigné durant ses six premières années professionnelles avant d’embrasser ce modèle en rejoignant le Bullet Club. En 2016, il devient Hangman. Santiags, bandana, pantalon à franges, lasso, thème musical inspiré par la conquête de l’Ouest, l’esthétique est respectée. Il ne le sait pas encore, mais il vient de donner naissance à un alter ego fascinant qui va lui permettre d’aborder bon nombre d’écueils des sociétés contemporaines.

Né en Virginie, état agricole historiquement lié au sud, conservateur et confédéré pendant la guerre de Sécession, Hangman ne rejette pas ses racines et fait le choix de s’appuyer sur une mythologie profondément ancrée dans la tradition pour mieux la déconstruire et l’intégrer à la modernité. Il est un cowboy, mais il n’est pas invulnérable. Bien au contraire.

Hangman Page portrait

Il démarre à la AEW en 2019 en tant que père fondateur et membre de The Elite, aux côtés de Kenny Omega et des Young Bucks. Grandement apprécié, il n’y trouvera pourtant pas réellement sa place. Immédiatement propulsé sur le devant de la scène, son personnage va connaître ses premières turbulences. Dans un monde de résultats et d’exigence de réussite, Hangman peine à combler les attentes. Lorsqu’il manque de conquérir le titre suprême lors du premier PPV de la compagnie, Double or Nothing, il doit faire face à l’échec. Un échec personnel vécu comme une blessure narcissique mais, surtout, la déception qu’il a suscité auprès d’un public qui avait fait de lui son héros. Dans un cadre hyper compétitif, Hangman dévoile les premiers contours d’une personnalité friable. Aussi torturé que talentueux, il dessine au fil du temps une psyché en proie aux doutes. Dissensions, conflits, ruptures, ses relations avec The Elite sont tumultueuses et Page s’éloigne. Une marginalisation progressive, appuyée par des détails discrets, loin des rouages scénaristiques traditionnels plus explicites du catch télévisé US.

Au fur et à mesure de son éloignement, Hangman goûte à la solitude. Pour combler le vide, il trouve refuge dans une consommation d’alcool qui deviendra le cœur de son personnage. Son addiction est présentée comme le résultat de dynamiques sociales et l’alcool comme un moyen de fuir sa réalité. Contrairement à d’autres tentatives dans l’histoire du catch US (Scott Hall à la WCW, Road Warrior Hawk et Jake Roberts à la WWE, Rhino et Jeff Hardy à la TNA), le sujet des tendances autodestructrices, grandement lié à l’industrie de manière globale, est traité avec sérieux et Hangman, plus parlant que jamais, attire empathie et compassion. Une fragilité assumée qui renverse la table au sein d’un milieu de non-dits fondé sur des principes virilistes. Le public, de plus en plus réceptif aux thématiques liées à la santé mentale, est conquis. Anxiété, mécanismes de compensation, isolement, abandon, perte de lien, le cowboy, autrefois intouchable, est touché. Et nous avec.

Page trouve son salut en se rapprochant d’une nouvelle communauté, le Dark Order. Après avoir évolué au sein de l’Elite, l’espace dominant par excellence, il obtient l’acceptation et le sentiment d’appartenance qu’il cherchait tant au sein d’un espace située pleinement à la marge. Considéré comme le cœur battant de la AEW, Hangman expérimentera des montagnes russes émotionnelles pendant deux ans, goûtant finalement à l’or suprême de la compagnie, avant de croiser le chemin de celui qui changera définitivement sa carrière et l’empreinte qu’elle laissera dans l’Histoire : Swerve Strickland.

Des rivaux parfaits. Des âmes sœurs inséparables. Le Joker de son Batman. Ou l’inverse. Ensemble, ils vont explorer les méandres de la nature humaine.

Sa quête de justice laisse place à une nouvelle forme d’excÈS : la rage. À la rationalité succède un désir obsessionnel. Celui d’infliger de la violence. De rétablir l’équilibre.

En septembre 2023, Swerve confronte Hangman en pointant chez lui une forme de complaisance, voire de stagnation après avoir atteint son but, et devient instantanément un élément de déstabilisation dans la vie du cowboy. Lui qui avait finalement trouvé succès et sérénité va sombrer à nouveau. Bien plus profondément cette fois-ci. Strickland fait ressurgir une vulnérabilité latente et va plonger Hangman dans des tourments psychologiques profonds en pénétrant dans une zone interdite : l’intime. En se rendant à son domicile, s’approchant de son jeune fils, Swerve viole littéralement le sanctuaire. Son foyer, c’est la zone sacrée de son existence. Une intrusion sur son territoire qu’Hangman identifiera comme une limite franchie. Un point de bascule qui rappelle le long métrage de Sam Peckinpah, Les chiens de paille, sorti en 1971, dans lequel un jeune Dustin Hoffman, professeur de mathématiques pacifiste, va déborder de violence pour défendre sa maison des assauts d’une bande voisine. Une exploration froide et brutale des instincts les plus primaires de l’être humain.

Pour Hangman, cet acte de violence symbolique fait office de déclaration de guerre. Il n’a plus qu’un mot à la bouche, la vengeance. Une pulsion destructrice qui va se mêler à la frustration de constater l’amour grandissant que porte le public à Swerve malgré cette transgression majeure. Un cocktail détonant qui va remettre en question sa boussole morale. Sa quête de justice laisse place à une nouvelle forme d’excès : la rage. A la rationalité succède un désir obsessionnel. Celui d’infliger de la violence. De rétablir l’équilibre.

Lors de leur second affrontement à Full Gear, en novembre 2023, Hangman s’illustre par des comportements particulièrement agressifs, brutaux et excessifs. Le Forum d’Inglewood de Los Angeles va devenir le théâtre d’une barbarie rarement vue à cette échelle. Après avoir bu le sang de son adversaire, Hangman se présente en transe sur la deuxième corde, les lèvres dégoulinantes d’hémoglobine, face à un public aussi choqué que galvanisé par ce à quoi il vient d’assister. Dans ses yeux, la réalisation de ce qu’il est en train de devenir. Une métamorphose d’un mari aimant, protecteur de sa famille, à un individu assoiffé de sang. Après avoir trouvé un exutoire dans l’alcool, celui qui était autrefois professeur des écoles explore avec brio une nouvelle forme de déviance en étant dévoré par une colère pathologique qui trouvera comme seul palliatif la violence.

Il veut anéantir, ruiner, détruire. À la blessure il veut apporter une réponse. Un niveau de haine qui va initier un cycle de surenchère et redéfinir ce qu’il est.

Durant cette longue et progressive descente aux enfers, Hangman n’affiche aucun remord. Face à une société qui valorise les comportements immoraux, il ne voit d’autre alternative que de s’ériger en juge. Car Hangman se voit légitime. Il n’est pas foncièrement mauvais, il n’est pas devenu heel, il ne fait pas le mal, il agit pour une cause juste. A l’instar de Bret Hart en 1997, il perçoit ses actions comme justifiées. Cette légitimité autoproclamée prend sa forme la plus concrète lorsqu’il persiste à entrer par le tunnel des babyfaces.

Le parallèle peut alors s’effectuer avec de nombreux antagonistes dans le monde des Comics. Magneto (X-Men), Ozymandias (Watchmen), Thanos (Avengers), tous s’arrogent une légitimité qui transcende les cadres moraux collectifs. Une mission prophétique. Ils agissent en étant intimement convaincus de la cohérence et de la nécessité de leurs actions, peu importe leurs répercussions. Le sociologue allemand Max Weber, dans « Le savant et le politique » (1919) qualifie ce sentiment d’éthique de la conviction. Une posture fidèle à un principe supérieur, aveugle aux réalités sociales. Elle s’oppose à l’éthique de la responsabilité qui, elle, force l’individu à ajuster ses choix en fonction de leurs potentielles conséquences.

Brouillant à chaque intervention les frontières entre le bien et le mal, Hangman, dans toute son humanité, ne perd pas le soutien d’une partie de la foule et les pancartes « Hangman did nothing wrong » foisonnent à travers les États-Unis. Le débat est ouvert. Et c’est là toute la grandeur de son personnage. A travers lui, le public est confronté à des questionnements éthiques et moraux. Le comportement d’Hangman est dicté par des luttes intérieures symptomatiques d’une société en quête de repères. Ce n’est pas juste un scénario. La résonance est plus profonde. Chercher du sens dans un monde qui en manque. Une force narrative puissante. Chacun peut s’identifier à ses troubles et se demander comment il aurait réagi à sa place. Ses questions sont les nôtres.

Mais le code moral strict dont il faisait preuve, cher à l’image du cowboy, vole en éclat le 4 septembre 2024. Dans un énième acte de violence en guise de catharsis, le point de non-retour est atteint quand Hangman brûle la maison d’enfance de son ennemi. Il affirme se trouver à un carrefour de son existence. Un choix qui s’offre à lui : la vengeance ou la paix. Il pensera trouver la paix dans la vengeance. À tort.

Hangman Page Swerve Cage Match

Dans le monde du catch, les rivalités brutales et les actes violents se succèdent. Les protagonistes passent d’un conflit à un autre, sans jamais explorer la question des conséquences psychologiques liées au fait de recevoir ou d’infliger de la violence. Hangman interroge pleinement cette notion. Il vit dans les conséquences de ses actions. Il voit le regard que lui porte le monde changer. Quand il achève Swerve une dernière fois à All Out 2024, d’un coup de chaise tonitruant, il remonte la rampe en vainqueur, sans avoir pourtant trouvé la paix. Et lorsqu’il effectue quelques pas en avant pour retourner sur les lieux du carnage, un cri d’effroi collectif émane du public comme pour lui signifier ce qu’il est devenu. Un monstre qui inspire la crainte de tous et toutes. Ce qu’il combattait initialement. Le tunnel des babyfaces, c’est fini. Il n’aura d’autre choix à présent que d’assumer son nouveau statut et, après avoir transféré sa violence sur celui qui l’a initialement causé, il va dans un second temps l’administrer à ceux qui voulaient l’en empêcher ou l’en dissuader.

La violence devient routine. Un cycle qui aurait pu être infini s’il n’avait pas compris, après avoir mis fin à la carrière de son mentor et ami, Christopher Daniels, la nécessité de panser ses plaies personnelles avant qu’elles ne dégoulinent sur les autres.

Une réalisation comme un acte de repentance qui vient mettre fin à la spirale négative qui a emporté Adam Page. Mais le fantôme de Swerve Strickland n’est jamais bien loin et le passé peut ressurgir à tout moment pour faire redémarrer leur histoire. Une histoire courageuse, moderne et novatrice, qui utilise les notions de crise identitaire et de dilemmes moraux comme leviers narratifs. Considérée comme une des plus grandes rivalités de la décennie, elle illustre parfaitement la volonté de l’homme derrière le personnage d’Adam Page de donner de la profondeur et du sens à sa discipline. Le catch devient une tribune pour ses combats. En abordant autant de thématiques que la virilité, la violence, le rejet et l’addiction, sa carrière prend la forme d’une invitation à ne plus simplement consommer le catch mais à le réfléchir et le considérer comme un bien culturel qui ne donne pas qu’à voir mais qui pousse également à ressentir, à échanger et à s’interroger.

Texte : Le Dernier Rang
Crédit Photos : AEW

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