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NJPW Dominion in Osaka-Jo Hall 2025

  • 18 juin 2025

10 ans déjà que la New Japan Pro Wrestling a posé ses valises au Osaka-Jo Hall pour son traditionnel show du mois de juin, Dominion. Une décennie d’Histoire à laquelle a participé en toute discrétion son champion actuel, Hirooki Gotō. L’homme qui évoluait auparavant dans l’ombre d’une génération dorée porte désormais la ceinture IWGP autour de sa taille et le poids de la compagnie sur ses épaules. Un règne aux allures de récompense, salué de toutes parts, qui permet à la principale promotion japonaise de gagner un temps précieux alors que la relève, menée par Gabe Kidd et Yota Tsuji, continue de s’aguerrir.

Kenny Omega et Kazuchika Okada ont à nouveau rendez-vous. Un cinquième chapitre en terres américaines qui offre une visibilité nouvelle à leur légendaire quadrilogie. Nombreux·ses sont les fans à s’y être récemment intéressé·e·s. Un coup de projecteur bénéfique pour la NJPW dans une période où la qualité du produit AEW couplée au refroidissement de la machine WWE force une partie de la communauté à s’ouvrir sur le monde et explorer d’autres horizons.

Cette édition de Dominion se présente donc comme une opportunité en or pour attirer un nouveau public et, pourquoi pas, le fidéliser. Après une première partie d’année sur courant alternatif, la NJPW, nouvellement orpheline de Tetsuya Naito, présente devant 6 250 spectateurs une carte prometteuse qui ne répondra malheureusement pas aux attentes. Pour tout un tas de raisons.


Eight Man Tag Team Match
House of Torture (Ren Narita, SANADA, Yujiro Takahashi & Don Fale) battent Bullet Club Ward Dogs (Chase Owens, Clark Connors, Taiji Ishimori & Drilla Moloney) (6minutes)
La House of Torture a promis de révéler son nouveau membre lors de ce match et lorsque SANADA arrive vêtu d’un costume similaire à celui de Giant Gonzalez, l’on ne se doute pas que c’est pour accueillir un autre géant, Bad Luck Fale. La réaction du public est inexistante et le ton est donné. Une déception de plus à ajouter au palmarès de la faction. Mais la House porte bien son nom et ne compte pas s’arrêter là, profitant de la trahison terriblement exécutée du non moins terrible Chase Owens pour remporter un opener ennuyeux malgré sa courte durée, confus et brouillon, qui n’aura mis en avant que le silence de la foule. Une mise en bouche catastrophique qui place directement le show dans une position inconfortable.

TMDK (Zack Sabre Jr. & Riohei Oiwa) battent Shota Umino & El Phantasmo (11 minutes)
Changement de braquet nécessaire après un premier combat désastreux. Du bon catch par équipe ponctué par des échanges prometteurs entre toutes les paires impliquées. De quoi poser des bases intéressantes pour de futurs affrontements. Shota Umino va mieux depuis la déception du Tokyo Dome. Il livre ici une prestation convaincante marquée par une énergie plus justement exprimée et des entrées à chaque fois percutantes. Ces séquences courtes lui réussissent pour l’instant davantage. Elles mettent en avant ses forces et masquent ses difficultés à maintenir investie une foule sur la durée. À ce stade de sa carrière et après une propulsion au sommet ratée, sa reconstruction doit s’effectuer avec précaution et la faire passer par la division tag semble judicieux. Zack Sabre Jr est égal à lui-même et nous fait part de sa magie, Oiwa est à n’en pas douter un acteur majeur en devenir et un ELP au capital sympathie toujours illimité retrouve petit à petit son niveau après avoir guéri d’un cancer. Un moment agréable qui aurait mérité une autre place sur la carte.

Hiroshi Tanahashi bat Yuya Uemura (9 minutes)
L’Ace de la compagnie fait face à celui que tout le monde voit comme son successeur naturel. Tanahashi est physiquement brisé mais trouve encore le moyen de connecter avec la foule en récitant simplement ses classiques. Le public japonais déborde d’amour pour son idole et profite sans retenue de ces derniers mois d’activité. Uemura lui offre une belle contrepartie avec des séquences au sol fluides, un style compatible et une palette offensive propre et dynamique. Le passage de témoin tant attendu n’aura pourtant pas lieu aujourd’hui et l’étonnement est audible lorsque Tanahashi fait parler son expérience en contrant un armbar en petit paquet pour la victoire. Ce n’est certainement que partie remise puisque les deux hommes se retrouveront dans le même bloc lors du G1 Climax le mois prochain.

IWGP Junior Heavyweight Tag Team Championship
House of Torture (DOUKI & SHO) battent Master Yato & YOH (c) (11 minutes)
Yoshinobu Kanemaru ayant le bras plâtré, SHO annonce son remplaçant, le troisième nouveau membre de la House of Torture de la soirée : DOUKI. Cette fois-ci, les spectateurs du Osaka-Jo Hall ne cachent pas leur dégoût de voir celui dont on attendait le retour depuis Wrestle Kingdom rejoindre un clan aussi saturé que décrié, dorénavant composé de 10 membres. Une décision controversée et pour le moins discutable. Auteur d’une fabuleuse année 2024, DOUKI maîtrise à la perfection les éléments du travail de babyface et sa popularité grandissante constituait un atout de taille pour la division Junior Heavyweight.

Une première attaque avant que la cloche ne retentisse permet aux heels de prendre l’avantage. L’action est correcte mais les multiples interventions de la House viennent constamment mettre en échec les tentatives d’installation d’un quelconque rythme. Ils aspirent inéluctablement l’énergie d’un public fatigué de la répétition de leurs assauts et rendent difficile de croire en leur défaite tant ils sont nombreux à veiller autour du ring. Le manque d’investissement émotionnel est criant et de nouveaux champions sont couronnés dans l’indifférence générale. La promesse du président Tanahashi de diminuer l’overbooking de la House of Torture continue de s’éloigner.

IWGP Tag Team Championship
Tomohiro Ishii & TAICHI battent United Empire (Callum Newman & Great-O-Khan) (c) (12 minutes)
Après 90 minutes, le show est sous assistance respiratoire et ce combat tombe à point nommé pour lui insuffler de la vie. Un match par équipe salvateur, simple dans sa construction et efficace dans son résultat. Une proposition de bonne qualité, magnifiée par la déclaration d’amour du public d’Osaka à Taichi. Amour amplement mérité pour ce travailleur de l’ombre qui récolte enfin ses lauriers. Trop rarement pris au sérieux, le vétéran n’en demeure pas moins une main sûre pour la compagnie en 2025. Un talent de midcard ô combien précieux, capable de raviver l’énergie d’une salle à n’importe quel moment. Le meilleur remède à la House of Torture. Taichi sait quand placer ses moves, quand appeler la foule, quand faire briller son adversaire. Chacune de ses actions fait partie d’un puzzle réfléchi. Chaque pièce posée alimente le récit, crée de l’attente, de l’envie et de l’espoir. Il se positionne naturellement en architecte de cette douzaine de minutes aux échanges compétitifs, sans réelle période de domination mais intelligemment agencée vu l’alignement des quatre protagonistes.

Le manque d’impact inhabituel de certaines séquences de striking (particulièrement chez Callum Newman) n’impacte en rien l’enthousiasme d’une audience emportée par une structure en crescendo qui culminera sur une séquence finale traditionnelle mais jouissive. Dans ce grand huit émotionnel, Ishii est un partenaire idéal, suffisamment en retrait pour laisser son coéquipier prendre la lumière tout en l’appuyant lorsque nécessaire. O-Khan et Newman sont quant à eux des adversaires de choix. Leur travail d’équipe gagne en consistance et leur remarquable complémentarité permet d’apporter de la variété au combat. La justesse de leur selling est ici à saluer et joue un rôle crucial dans ce joli moment de catch, permettant de remettre sur de bons rails un show poussif qui peine à trouver sa vitesse de croisière.

Les participants du G1 Climax 2025 sont annoncés :

Block A : Hirooki Goto, Boltin Oleg, Yuya Uemura, Yota Tsuji, David Finlay, EVIL, SANADA, Hiroshi Tanahashi

Block B : El Phantasmo, Shota Umino, Shingo Takagi, Zack Sabre Jr, Great-O-Khan, Gabe Kidd, Ren Narita, Konosuke Takeshita

Les deux derniers participants de chaque bloc seront connus lors de quatre matchs de qualification les 23 juin et 4 juillet. Début du tournoi le 19 juillet. Finale le 17 août, à une semaine de Forbidden Door.

NEVER Openweight Championship
Oleg Boltin bat Konosuke Takeshita (c) (13 minutes)
Avec seulement deux années de catch derrière lui, Boltin Oleg ne cesse d’impressionner depuis ses débuts en tant que Young Lion lors de Wrestle Kingdom 17. Une force de la nature issue du monde de la lutte libre qui a trouvé en Konosuke Takeshita un adversaire rêvé. L’alchimie entre les deux hommes est indéniable. Des affrontements de poids lourds intenses, exigeants et physiques qui rappellent les plus belles heures du Strong Style. Takeshita est un cadeau tombé du ciel pour la NJPW en cette période de reconstruction et constitue un gage de sûreté absolu, rendant immanquables les shows auxquels il participe. Peut-être le meilleur catcheur de la planète actuellement. Un champion du monde en puissance. La AEW ferait mieux de le réaliser au plus vite.

Troisième combat entre les deux colosses. Troisième réussite. Dans un registre différent, ils placent la force brute au centre de cette confrontation. Un terrain de jeu favorable au kazakhe. Dès le premier échange de coups de bélier, Takeshita est bousculé et s’efforce logiquement de recentrer l’affrontement sur le striking, mettant en avant son incapacité à faire jeu égal avec son adversaire sur ce terrain. Un signe fort dans la construction du personnage d’Oleg. Une fois ce message passé, le monstre du Caucase pénètre un nouvel espace et brille alors par sa capacité à laisser transparaître ses émotions et, surtout, à les communiquer. Fait rare pour ce type de profil, il présente ses extraordinaires démonstrations de puissance comme des exploits plutôt que des acquis. Il est physiquement dominant mais fait preuve d’une énergie d’underdog exceptionnelle et parvient à engager la foule lorsqu’il montre ses difficultés, sa fatigue et son désespoir. Souvent mal en point, il dévoile grâce à la stature de son adversaire une autre facette de son art. Une approche courageuse, à contre-pied des constructions classiques de Big men, qui dénote autant qu’elle porte ses fruits. On a envie de le soutenir, de l’aider à pousser. De gravir la montagne avec lui. Son été dans le G1 lui permettra de franchir un cap supplémentaire dans sa compréhension de la discipline et lui offrira la possibilité d’explorer d’autres registres encore. Une piste d’amélioration tout de même : son finish n’est pas à la hauteur de son talent et, s’il est impressionnant lorsqu’il est porté sur Takeshita, il ne l’est absolument pas par essence.

Le combat en lui-même est un cran en dessous de leur classique de New Beginnings in Osaka en février, mais là n’est pas le sujet du jour. On assiste à la plus grande performance individuelle de la carrière de Boltin Oleg, et c’est bien ça l’essentiel. Un match taillé sur mesure pour faire de lui un champion acclamé. Un franc succès puisque c’est ce qu’il devient en parvenant à vaincre un Konosuke Takeshita en perpétuel état de grâce qui aura contribué à installer sur de nouvelles hauteurs le titre NEVER. Ce travail effectué, place maintenant au G1 pour celui dont la quête d’un titre suprême ne devrait, on l’espère, plus durer très longtemps.

Dog Collar Match
EVIL bat David Finlay (23 minutes)
David Finlay n’en finit pas de repousser son plafond et s’est établi au fil du temps comme un talent charismatique, fiable et solide, capable de rendre service aussi bien en midcard qu’en main event. Une évolution remarquable pour un leader dorénavant affirmé. Sur une très bonne dynamique cette année, il affronte EVIL dans un dog collar match que l’on attend brutal et sanglant. Après deux victoires de la House of Torture dans la première partie du show, tout pointe vers une conclusion positive dans cette rivalité interminable qu’on accepterait presque de gracier si elle nous offrait un dénouement satisfaisant.

Mais, dès les premiers instants, Finlay et EVIL s’embarquent dans une proposition à contre-sens des attentes et posent les briques d’une construction lente, sans jamais parvenir à nous transmettre la moindre émotion. Une approche méthodique qui aurait pu être pertinente si elle n’avait pas cruellement manqué d’intensité. Un sentiment d’urgence inexistant. Une gravité imperceptible. On ne ressent ni leur haine supposée, ni leur volonté d’infliger de la souffrance. On ne constate ni le vice de leurs actions, ni la brutalité de celles-ci. La seule tension réside dans l’angoisse de voir d’autres membres rejoindre la House of Torture. Un blade job timide et quelques utilisations créatives de la chaîne ne sauveront pas un combat à rallonge qui fait replonger le show, et toute la compagnie, dans ses travers.

Le public, fataliste, ne s’y trompe pas et ne montre aucun signe de vie. Comme s’il savait déjà. Comme s’il voyait venir d’avance l’inévitable florilège d’interventions finale de la HOT, ponctué par un splash à travers une table du nouveau venu, Don Fale. EVIL achève son adversaire avec un Scorpion Deathlock aidé de la chaîne dans un silence de cathédrale. David Finlay n’abandonne pas mais perd connaissance. La foule lâche un cri à mi-chemin entre la résignation et l’agacement, puis se tait. Un cri destiné à Gedo dont certaines décisions de booking commencent à sérieusement porter atteinte à la structure dans son ensemble. Les cerveaux sont déconnectés et l’empathie que l’on est sensé avoir pour un David Finlay évacué sur civière est totalement absente. Une sortie présentée comme héroïque qui contraste avec la réalité des faits. Un combat raté, aussi bien dans le fond que dans la forme, qui laissera des traces et met violemment en exergue les maux récurrents d’une compagnie qui se présente souvent comme son pire ennemi.

Les matchs Heavyweight s’enchaînent et la carte souffre de l’absence d’un combat de Juniors. El Desperado vs Kosei Fujita aurait constitué un changement de rythme appréciable.

IWGP Global Championship
Gabe Kidd bat Yota Tsuji (c) (23 minutes)
Après un formidable match nul d’une demie heure en février, le rematch entre ces deux rivaux qui se disputent la couronne de prince est attendu. Mais le catch va terriblement vite. Beaucoup de choses ont changé en quatre mois et l’affiche est aujourd’hui bien moins bouillante qu’imaginée.

Gabe Kidd a goûté à la gloire le 5 janvier 2025. Un combat face à Kenny Omega déjà entrée dans la légende qui l’a propulsé au sommet de sa discipline. Il devenait alors ce qu’il a toujours clamé être : la personnification du Strong Style. L’héritier tant attendu. Celui qui allait raviver la flamme. Sa chute n’en est que plus étonnante depuis. Ses performances sont devenues répétitives, le squelette de ses matchs connu et les ficelles utilisées prévisibles. Celui qui s’illustrait par son grain de folie ne parvient plus à surprendre. Sa plus grande qualité a toujours résidé dans sa capacité innée à créer des enjeux émotionnels et à rendre chacun de ses affrontements personnel. Dans l’œil du cyclone et actuellement sujet à de nombreuses critiques, il semble avoir perdu une part de son authenticité, trait de caractère qui faisait de lui un combattant à part.

Parallèlement à cela, son alignement avec les Deathriders à la AEW a rendu caduque son discours centré autour de son attachement viscéral et exclusif à la NJPW, promotion dont il se vantait d’incarner les valeurs. Ses promos n’ont plus la même saveur et encore moins la même portée. Dès le début du combat, la différence de réception est notable.

Yota Tsuji, son adversaire du jour, est probablement le plus grand bénéficiaire de cette déchéance récente. Il est à nouveau vu comme l’élu et semble désormais destiné au trône. Mais cela ne signifie pas pour autant qu’il en est prêt et ses prestations suscitent des interrogations légitimes. A-t-il le charisme nécessaire pour devenir le visage de la compagnie? Possède-t-il ce qu’il faut pour porter la structure dans le temps long?

Ce combat participe à renforcer ces questionnements. Après une séquence d’ouverture bien pensée, teasant avec malice un double décompte extérieur et un nouveau match nul, les deux anciens Young Lions s’égarent et livrent une performance décevante à plus d’un titre. À aucun moment ils ne parviendront à atteindre le niveau de leur affrontement précédent. À trop vouloir faire mieux, ils tombent dans la caricature et le factice, jouant notamment la carte de l’épuisement bien trop tôt dans le match en espérant créer une dimension épique.

Au fil du combat, Gabe Kidd grossit ses propres traits, ne trouve plus le bon dosage et perd en pertinence. D’expressif à excessif, il n’y a qu’un pas. Tsuji, quand à lui, est bon, parfois même très bon, mais ne touche jamais à l’excellence et pêche lorsqu’il s’agit de faire lever les foules. Un supplément d’âme qu’il peine à trouver, symptomatique de ses propositions en général, trop lisses et souvent dépendantes des personnalités de ses adversaires pour créer de l’engagement.

Le corps du match, malgré sa dimension physique, ne produit rien de conséquent, manque de créer des émotions réelles et intègre même le domaine de l’incompréhensible lors d’une séquence lunaire durant laquelle Gabe Kidd utilise les moves des Deathriders. Une séquence hors sujet n’ayant pas lieu d’être aujourd’hui. Elle transforme cet affrontement déterminant en simple toile de fond de la storyline personnelle de l’anglais. Yota Tsuji est beaucoup trop étranger à ces enjeux pour que cela fonctionne.

Heureusement, après avoir raté le coche à plusieurs reprises, les deux jeunes talents retrouvent leur zone de confort et parviennent enfin à conquérir la foule en s’appuyant sur une séquence finale réussie qui les ramène à ce qu’ils savent faire de mieux. De quoi conclure sur une bonne note un combat qui aura malgré tout exposer leurs limites.

Gabe Kidd l’emporte avec un Paradigm Shift suivi d’un piledriver et devient champion, peut-être au plus mauvais moment de sa carrière. Une consécration teintée d’amertume. À lui de rebondir et de faire taire les critiques après ce dos d’âne conséquent juste avant la ligne d’arrivée. Des secousses inenvisageables il y encore quelques mois qui doivent lui permettre d’évoluer et de remettre en question certaines de ses certitudes. La perspective d’un affrontement futur avec Hiroshi Tanahashi va, on l’espère, le remettre dans le droit chemin.

IWGP Heavyweight Championship
Hirooki Gotō (c) bat Shingo Takagi (28 minutes)
Vainqueur d’un classique pour le titre Intercontinental face à Shinsuke Nakamura en 2015, Hirooki Gotō remet ça dix ans plus tard, cette fois-ci pour le titre suprême. Depuis le 11 février et sa victoire contre Zack Sabre Jr, il a fait embarquer le monde entier dans un ultime voyage inespéré : la Gotō Revolution. Chacune de ses défenses devient une célébration de sa carrière. Un run de grande qualité qui voit le champion résister, encore et toujours.

Pour sa 7ème défense de titre, Hirooki Gotō est poussé dans ses retranchements les plus profonds. Shingo Takagi, bien que doucement sur le déclin, continue d’impressionner par sa dureté, sa vélocité et la rudesse de sa panoplie offensive. À 45 et 42 ans, ils envoient un message à la nouvelle génération et fournissent une performance d’exception. La formule, maîtrisée à la perfection, agit comme une confirmation : ils restent les patrons.

Après quatre heures d’un show particulièrement décevant, ce main event permet d’y croire à nouveau. Tout sonne juste. Tout sonne vrai. Chaque détail compte et porte un sens pour la suite. Un contraste saisissant avec le combat précédent. L’action est limpide tout en gardant un aspect brut et une notion d’agressivité omniprésente. Shingo domine, Goto survit autant qu’il peut, allant même jusqu’à puiser dans des manœuvres qu’il avait abandonné à ses jeunes années. Son arsenal est suffisamment complet et varié pour tenir la distance sur un format de 30 minutes sans perdre l’intérêt de la foule. Au contraire, celui-ci se construit progressivement, au rythme des attaques de plus en plus puissantes lâchées par les deux guerriers. Une histoire de résilience, de résistance et de volonté. Une histoire d’honneur. Des contres, des strikes brutales, des immenses impacts, de la passion, des finishers empruntés. Tout y est. Deux poids lourds de la discipline, au sens propre et figuré.

La montée en crescendo est épique et les cartes sont entièrement redistribuées après que les deux hommes se soient dégagés du Burning Dragon et du GTR. Lorsqu’ils passent la dernière vitesse, tout est possible. On entre alors dans ce qui se fait de mieux dans le catch mondial. Leurs expressions faciales nous transportent, leurs douleurs sont palpables et le temps s’arrête. Galvanisé par le soutien de la foule, Gotō va finalement trouver les ressources nécessaires pour appliquer une nouvelle version du GTR et se défaire de son plus féroce adversaire. Une nouvelle pièce à conviction ajoutée à son dossier de catcheur de l’année. Un main event colossal, salué par une foule qui sait les reconnaître.

La musique épique d’Hirooki Gotō résonne dans l’Osaka-Jo Hall pour clôturer un show qui aura montré le meilleur et le pire de la NJPW. Un spectacle extrêmement hétérogène, parfois frustrant, qui illustre parfaitement les défis auxquels elle se voit confrontée. Décisions de booking douteuses, omniprésence de la House of Torture, manque de personnalité de l’undercard, structure de shows inadaptée à l’époque et difficultés d’ajustement de la nouvelle génération au format main event de la compagnie sont autant de problématiques sur lesquelles elle doit se pencher rapidement. Dans un monde où la AEW révolutionne le concept même de PPV en produisant des cartes extraordinaires de haut en bas, la NJPW pourrait être amenée à revoir sa copie et faire évoluer son modèle pour conserver sa place sur le podium mondial.

Texte : Le Dernier Rang
Crédits photo : Kevyn Mullen (@kevMullen23)

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